Mais c'est quoi le genre à la fin ?
- Publié le14 avril 2023
Mark Brian est un soixantenaire devenu influenceur sur instagram. Pour lui, « Les vêtements et les chaussures ne devraient pas avoir de genre. »
Mais c’est quoi le genre à la fin ?
On n’entend parler que de ça. « Attention vos enfants sont la cible d’une propagande LGBT ! », « T’as une bite, t’es un homme ! Point ». Malheureusement le genre a été grandement simplifié et son fondement théorique a carrément disparu des débats, au profit de polémiques sur l’éducation sexuelle par exemple.
Construction sociale
De plus, le genre étant attribué avant la naissance, les filles et les garçons sont éduqués tout à fait différemment : c’est la socialisation genrée. A l’école par exemple, il est normal qu’un garçon soit turbulent, et les filles sages et sérieuses – et c’est tout aussi normal que les garçons soient sanctionnés de leur turbulence. C’est peut-être d’ailleurs pour ça que ces dernières ont de meilleurs résultats. Bref, il y a pléthore d’autres exemples qui démentiraient un naturalisme absolu des sexes [2].
Sociologie et biologie
Une fois que l’on a dit ça, il n’y a plus vraiment de raison de critiquer le genre. Ce n’est ni un concept de gauche ni un concept de droite. Il sert simplement à expliquer que notre identité de genre est construite, sans nier l’importance du facteur biologique – et non scientifique, car la sociologie est aussi une science. On peut naitre homme biologique tout en étant mal à l’aise avec tous les attendus genrés qui correspondent. En d’autres termes, notre genre assigné à la naissance entre en inadéquation avec notre identité de genre : c’est la fameuse dysphorie de genre. On comprend ainsi pourquoi certains (une infime minorité de la population) font des opérations chirurgicales afin de joindre le genre assigné et l’identité de genre. Le problème étant que lorsqu’on transitionne physiquement après la puberté, le corps comporte parfois encore des caractéristiques des deux sexes. Difficile ensuite d’apparaitre comme on le voudrait.
En fait, le genre oblige les individus à se confondre dans la norme selon le genre qu’on leur assigne. Et ce n’est pas foncièrement mauvais puisqu’il a une fonction intégratrice. D’ailleurs pour la majorité d’entre nous, on se soumet volontairement à ces exigences. Mais ne nous méprenons pas, les vrais rebelles, ce ne sont pas les virilistes qui promeuvent des valeurs historiquement associées à l’homme mais plutôt les queers qui se défont des attentes sociales.