« Réarmement démographique » : quand les naissances doivent servir le PIB

Mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse. © Jacques Witt/SIPA

« Réarmement démographique » : quand les naissances doivent servir le PIB

Mais que veut donc dire Macron et son « réarmement démographique » ? Voici un article long et posé qui tente d’éclairer ce qui sous tend la politique nataliste manifestement voulue par le président de la république.

Macron est le roi des sorties incompréhensibles. Lors de sa dernière allocution, il s’est prononcé sur le déclin démographique record de la France. Voilà qu’il a lâché le terme fort de « réarmement démographique ». Comme on rechargerait son arme, Emmanuel Macron entend réarmer la France à grand renfort de bambins. Il aurait toujours pu le demander gentiment, avec un champ lexical plus pacifique [1], le message serait resté le même à savoir un message nataliste. En prononçant ces mots et en enjoignant les Français à faire des enfants, Emmanuel Macron ne force personne, bien évidemment ; j’imagine qu’aucun couple n’a eu de déclic au soir de l’allocution. C’est le symbole d’un tel discours qu’il faut examiner. Ces mots ne sortent pas de la bouche de n’importe qui, mais de celui qui est à la tête de l’Etat français. Ils ne pèsent donc pas le même poids. Voilà pourquoi il est d’autant plus important de bien mesurer leur portée. Que veut-il bien nous dire ? Pour mieux comprendre, il nous faut plonger dans l’histoire des politiques natalistes en France pour ensuite remonter à la surface les yeux plus perçants.

Carricature de Chappatte, 2024

Au cours de l’histoire, l’Etat – et en particulier les hommes - ont toujours voulu contrôler les naissances, et donc le corps de la femme.

Dans l’antiquité grecque, les femmes étaient perçues comme des machines à enfants sur pattes. Aristote expliquait que les femmes ne sont que des récepteurs ; c’est l’homme qui crée véritablement la progéniture, à l’image de la naissance d’Athéna laquelle sort soudainement du crane de Zeus. C’est le « devoir archaïque dominant », explique Françoise Héritier. Les naissances sont considérées comme le devoir de toute femme. La Patrie a besoin de nouvelle chair pour s’étendre et se protéger. Ce n’est pas un choix, mais un devoir bien intériorisé.

Chasse aux sorcières et contrôle de la procréation par l’Etat

Mais toutes les femmes ne se sont pas pliées aux exigences productives de la société patriarcale. Encore de nos jours, les Indiennes Achuar d’Amazonie ont le monopole de la procréation. « L’accouchement est une affaire de femmes, effectué dans un domaine féminin, et il est de règle qu’aucun homme ne soit présent dans le jardin pendant le travail et l’expulsion, fût-il le père de l’enfant à naître» (Philippe Descola, Le monde des jardins. In La nature domestique). De même que les « sorcières » durement réprimées au milieu de la Renaissance se caractérisaient entre autres par leur autonomie concernant la reproduction. C’est cette autonomie qu’ont brisé les autorités civiles de l’époque. Celles qui géraient la procréation étaient certes sachantes (connaissance par l’expérience), mais pas savantes. La rationalité de la Renaissance n’eut que faire de leurs herbes magiques, et les médecins professionnels s’implantèrent alors dans le processus de la naissance. Petit à petit, l’Etat s’y est invité si bien qu’aujourd’hui, il est partout ; des promesses d’allocations, au suivi médical en passant par l’accouchement en clinique publique. Ce qui est proposé comme abri pour les jeunes mères peut se révéler comme des institutions bien plus contraignantes, « quasi-carcérales ». Aussi, l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 met en place l’enregistrement des naissances dans la France de l’époque. Pour contrôler les naissances, il faut d’abord les compter. La démographie est elle-même – du moins en France – « une science tournée vers l’action de l’État et subordonnée à des fins autant politiques qu’éthiques » (Lenoir, Rémi, 1995 ; cité dans Charrier, P. & Clavandier, G ,2013. Sociologie de la naissance).

Mais pourquoi l’Etat s’intéressait-il de si près aux naissances ? Le contrôle du corps de la femme n’est pas une fin en soi. Derrière les naissances se trouvent des objectifs bien plus précis.

Entre guerres et industrialisation

En 1871, la France perd la guerre contre la Prusse. S’ensuivent de fortes tensions avec le désormais empire allemand et la première guerre mondiale aggrave le climat guerrier qui règne en France. La guerre est accompagnée d’une forte industrialisation. Ainsi, à l’époque il fallait faire des enfants afin de fournir une armée de travailleurs et de soldats. Selon Karl Marx, la révolution industrielle a été rendue possible grâce à un investissement dans le capital économique (théorie de l’accumulation primitive du capital). On pourrait rapprocher cette analyse avec la hausse des naissances, soit l’investissement dans un « capital humain ». Bref, l’Etat enjoint les Françaises à faire des enfants par peur d’un « péril démographique » qui affaiblirait davantage le pays – on retrouve une amusante critique de ce natalisme jugé quelque peu paranoïaque ici. En outre, aux pertes de la guerre, il faut ajouter la baisse de la natalité en partie à cause de la mise en place de lois sociales qui retardent l’entrée des enfants dans le marché du travail. Les familles y réfléchissent donc à deux fois avant d’investir dans un enfant qui produira de la valeur tard, trop tard peut-être. « Cependant, ce raisonnement rationnel et économique côtoie d’autres thèses plus politiques », expliquent Clavandier et Charrier.

La grève des ventres

A l’évidence, tous les nouveaux nés ne joignaient pas les mêmes rangs. Les familles les plus aisées n’envoyaient pas leurs enfants dans les mines ou dans les tranchées. De plus, certains constatent que dans ces mêmes familles, la restriction volontaire de grossesse est pratiquée et « il leur semble injuste que ce soient les classes laborieuses et les femmes qui aient à subir le poids de naissances nombreuses, alors qu’ils auraient besoin, pour leur émancipation, de pouvoir réguler un peu tout cela » (Éric Hello sur France Culture, 2022). Ainsi, en pleine révolution industrielle, dans les années 1890, on a observé le mouvement inédit de « grève des ventres ». Les plus pauvres, soutenus par les néomalthusiens [2], décidèrent de réduire le nombre de naissances. La raison est simple : ils ne veulent pas que leur progéniture finisse comme « chair à patron » ou comme « chair à canon ». Et bien qu’à l’époque, les couples n’avaient pas accès aux moyens modernes de contraception, ils ont réussi à contrôler leur fécondité grâce au coït interrompu et dans une moindre mesure, à l’abandon (ibid).

« Femmes, sœurs bien aimées, si vous jugez que votre santé, votre situation matérielle ou les circonstances ne vous permettent pas actuellement ou ne vous permettent plus d’avoir un enfant dans de bonnes conditions de naissance, de lui donner les soins de toute nature et l’éducation attentive dont il aurait besoin, vous avez le droit et le devoir de vous abstenir d’être mère. Si vous avez déjà des enfants, vous pourrez mieux les nourrir et les élever qu’en ajoutant imprudemment à leur nombre. Si vous n’en avez pas encore, choisissez sagement le temps où vous et votre conjoint vous vous trouverez dans des conditions favorables de santé, de bien être, de sécurité. Cela dépend de vous. Vous êtes absolument maitresse de votre destinée. Il ne faut pas que vous n’ignoriez ni vous ni vos compagnes de souffrance, que la science vous a émancipé de l’épouvantable fatalité d’être mère contre votre volonté. »

Paul Robin (1897), chef de file du néomalthusianisme français.

Contre cette « propagande abominable »

Cette idéologie est perçue comme particulièrement dangereuse à l’époque et les néo-malthusiens sont accusés de tous les maux. On l’a dit, la France évolue dans un climat tendu avec l’empire allemand voisin et le néomalthusianisme signifie donc un désarmement volontaire de l’armée française, un péché capital pour certains (Dominique Fouchard, 2013). « La France, par-delà les tombes, cherche les berceaux ; resterez-vous sourds à sa prière ? », demandait l’ancien président de la chambre des députés puis de la République, Paul Deschanel, en 1919 au Congrès national de la Natalité. L’idéologie néomalthusienne signifie aussi amoindrir les forces industrielles alors que tous les pays européens ont enclenché la seconde vitesse de production. Les capitalistes ont tout intérêt à s’opposer au néomalthusianisme. « Une Nation forte est une nation qui jouit de bras solides et en nombre, condition essentielle à son expansion économique », expliquent Gaëlle Clavandier et Philippe Charrier. Plus encore, la société patriarcale de l’époque veut garder la femme dans son rôle passif. « Ce que les autorités morales [qualifiaient] de « corruption des mœurs », de « déséquilibre moral », qu’elles [condamnaient] et dont elles [s’alarmaient, c’était] bien cette évolution redoutée de la place des femmes que la maîtrise de la fécondité [incarnait] » (ibid). En fait, « l’obsession de la natalité est en réalité bien plus une obsession de la maternité, c’est-à-dire clairement une volonté de remettre les femmes à leur place en réaffirmant, sans qu’il y ait de contestation possible, leur rôle naturel et exclusif de mères, dans le cadre de la famille traditionnelle. » (ibid). Il n’y a, en quelque sorte, pas de femme s’il n’y a pas de mères.

Affiche nataliste de l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française, 1925

Mesures natalistes

La première guerre mondiale semble donner le coup de grâce à cet anti natalisme puisqu’en 1920, le gouvernement français interdit toute « propagande antinataliste, toute publication, vente, diffusion, publicité, information sur la question de la fécondation et des procédés anticonceptionnels » (France Culture, op cit). Le 27 janvier de la même année est créé le Conseil supérieur de la Natalité « dont la finalité est d’engager des actions de propagande, comme la création de la médaille de la Famille française, instituée par décret le 26 mai et qui récompense les familles nombreuses. » Les mesures incitatives de la sorte ne sont pas nouvelles puisque dans l’antiquité romaine, la tutelle des matrones tombait lorsqu’elles « produisaient » trois enfants (loi nommée ius trium liberorum) et elles accédaient à certains droits civiques, en plus d’un statut social de prestige En 1920, est également puni « d’un mois à 6 mois de prison et d’une amende de 100 à 5 000 francs quiconque aura « dans un but de propagande anticonceptionnelle décrit, divulgué, révélé des procédés permettant de prévenir une grossesse » et ainsi tous les moyens contraceptifs, exceptés les préservatifs masculins nécessaires à la lutte contre les maladies vénériennes, disparaissent des pharmacies. » (Dominique Fouchard, op. cit.). Pire encore. En 1923, les députés votent pour que l’avortement passe de crime à délit. A contrario de ce que l’on pourrait penser, cette mesure n’allège pas les peines des contrevenants, mais les accentue. En effet, les députés savent qu’en votant cette mesure, les accusés d’avortement ne seront plus soumis à la décision des jurys populaires, ces derniers étant jugés trop laxistes. C’est aux juges professionnels que reviendra la décision. On passe ainsi de 62% d’acquittements en 1920 à 14% en 1932 (ibid). Dans la période de l’entre-deux-guerres, on voit également apparaitre les premières allocations familiales qui se renforcent petit à petit.

De manière générale, les injonctions aux naissances paraissent produire de bien maigres résultats. La preuve en est que la natalité de l’entre-deux-guerres était en berne alors que les discours natalistes étaient à leur apogée. « Malgré la puissance du plaidoyer et de la pression morale, politique et juridique qui s’exerce sur les couples, l’évolution de la natalité et de la fécondité ne répond pas à l’injonction » (Dominique Fouchard, op. cit.). A moins que le baby-boom (naissances pendant les Trente Glorieuses) soit un effet à retardement des politiques natalistes du début du siècle.

Toutefois, cela ne veut pas dire que l’Etat n’arrive pas à contrôler les naissances. « L’État sait quelles familles il veut et il adopte un ensemble cohérent de mesures favorisant ces familles et pénalisant les autres » (Antoine Prost, 1984 ; cité dans Charrier, P. & Clavandier, G, op. cit.). Personne n’est forcé à procréer. Tout le monde peut choisir son chemin, seulement, l’un peut paraitre plus ou moins semé d’embuches. C’est ici qu’il y a autoritarisme.

Une nouvelle grève du ventre ?

Aujourd’hui, on retrouve également une volonté de ne pas avoir d’enfants motivée par une aspiration à la liberté, le réchauffement climatique ou encore le futur politique et social (Ifop, 2022). Les jeunes se demandent si la situation présente et future permettra à leurs enfants de vivre convenablement. Il est bien plus simple aujourd’hui de ne plus faire d’enfant grâce à tous les moyens de contraception disponibles. Et comme il y a cent ans, celles qui remettent en doute le soi-disant devoir nataliste sont pointées du doigt. On les accuse de ne penser qu’à elles, et de ne pas se soucier des impératifs de la société, ou plutôt de l’économie qui elle, est friande en main d’œuvre. Face au néomalthusianisme, on réplique que le choix de ne pas procréer est contraire à l’intérêt général. La liberté de ne pas avoir d’enfant empiéterait sur la liberté de chacun à vivre dans une société néo libérale et productive. Vite ! Procréez pour que je commande mon Uber Eats !

« Il est difficile de ne pas voir dans ce nombre record de « childfree » [sans enfant par choix] le signe d’un changement culturel majeur dans le rapport des Françaises à la maternité. Et le fait que l’infécondité volontaire ait un tel nombre d’adeptes chez les plus féministes et les plus écologistes tend à montrer que ce choix serait plutôt le fruit d’une vision construite et élaborée de la société, de la planète et des rapports de genre. »

François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualités à l’Ifop.

Ainsi, on peut se demander si l’augmentation de celles qui ne veulent pas d’enfants ne serait pas le présage à une nouvelle forme de grève des ventres. Il est probable qu’elle soit déjà là : certaines comme la journaliste Salomé Saqué médiatisent leur choix en insistant sur ses tenants idéologiques.

Injonctions liberticide et productiviste

Clavandier et Charrier avaient entrevu le discours du président : « Si la rhétorique du « péril démographique » n’est plus mobilisée publiquement comme argument fondateur, si elle apparaît de surcroît comme un combat d’arrière-garde, elle resurgit cependant de temps à autre, preuve qu’elle demeure un mode de justification à peine voilé de l’interventionnisme. »

Lorsque Macron enjoint les Français à enclencher un « réarmement démographique », il n’explique pas seulement que les femmes devraient faire des enfants, il donne aussi une raison pour lesquelles elles devraient le faire. Certes, l’Etat perpétue une dynamique autoritaire, mais cette simple injonction n’est pas ce qui devrait nous agiter le plus. L’école obligatoire est bien plus autoritaire, pourtant elle est rarement remise en question.

« Que l’État doive prendre en charge, au moins partiellement, la protection, l’élevage et la formation des enfants n’est contesté par personne : le principe en est d’ailleurs inscrit dans les diverses Déclarations des droits de l’homme (…). La question en débat est celle des modalités de cette intervention, de la part qui doit être laissée aux familles et des formes d’aide que l’État peut apporter à celles-ci »

Henri Léridon, 1998 ; cité dans Charrier, P. & Clavandier, G, op. cit.

Le problème est d’abord que l’injonction aux naissances se focalise sur le corps féminin. L’Etat tente de réquisitionner le corps des femmes mais il est plus intéressant encore de se demander pourquoi. A quoi et à qui serviront ces nouveaux nés ? Quelle arme veut donc réarmer Macron ? A n’en pas douter, c’est l’arme économique. Emmanuel Macron dirait surement qu’il faut plus naissances pour sauver notre système de retraites et que les nouveaux nés contribueront à augmenter le PIB. Il préfère ainsi produire plus d’enfants pour continuer à utiliser un système économique malade plutôt que de le changer. Chez moi, on appelle ça de la bouine : ça tient, mais ce n’est pas une solution à long terme.

Pour conclure

L’arrivée d’un enfant sur Terre ne devrait pas se justifier d’une possible croissance, ou même d’une décroissance. Tout comme les grévistes du ventre d’il y un siècle, les couples qui ne font pas d’enfant se demandent si la vie future mérite d’être vécue. Peut-on vraiment les blâmer ? Certains ne s’en privent pas, alors même que leurs enfants ne connaitront ni la précarité, ni le travail à l’usine, ni les conséquences les plus néfastes du réchauffement climatique. Ils sont des passagers clandestins qui n’investissent aucun effort tout en récoltant tous les profits, exactement de la même manière que l’étaient les bourgeois de la fin du XIXème siècle et du début du XXème ; faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Pour que les gens trouvent l’envie de faire des enfants, le président devrait plutôt s’occuper de rendre la vie meilleure, pas de remettre de l’huile dans la machine responsable des malheurs sociaux et environnementaux. Je ne nie pas que notre économie ait besoin de main d’œuvre. Mais la solution annoncée engage trop de sacrifices pour les parents, et donc surtout pour la mère. Cela peut paraitre idéaliste et détaché du monde réel de l’économie, pourtant c’est une invitation à un changement de paradigme ; passer du prisme économique à celui du bonheur. Pourquoi donc les Français devraient nourrir un système qui assoiffe la planète ? Est-ce vraiment ça, l’intérêt général ?

Qui voudrait donc donner naissance dans un monde comme celui d'Eraserhead par exemple ?

[1] On pense par exemple à cette formule solennelle : Il faut « remplacer nos chers disparus […] il faut donner encore et pendant longtemps, beaucoup d’enfants […] qui viendront remplacer ceux que la Grande Guerre a gardés au champ du repos ». D’un autre style plus fataliste et grandiloquent : « Victorieuse, mais épuisée, pourra-t-elle [la France] continuer de vivre ? Oui, si elle se reprend à avoir des enfants. Sinon, son triomphe même, par les hécatombes dont elle l’aura payé, ne ferait que précipiter sa ruine ».

Extraits tirés de : Fouchard, D. 2013. Chapitre VI. L’obsession nataliste dans le secret des maisons. In Le poids de la guerre : Les poilus et leur famille après 1918. Presses universitaires de Rennes. doi :10.4000/books.pur.136929

Je pourrais aussi citer l’ode nataliste de mon ami Paul disponible sur Ecolucide : https://www.instagram.com/p/C2abtSHsu0j/?hl=en

[2] « Le néomalthusianisme est un courant de pensée qui réunit des pédagogues, des médecins, des anthropologues et des militants féministes et anarchistes. Sa réflexion et son action ont une dimension politique, économique et scientifique. Son projet est une transformation profonde des sociétés humaines par la limitation des naissances afin d’aboutir à une meilleure organisation sociale, capable de répondre à l’aspiration légitime des êtres humains au bonheur. » – Hello, Eric (2016). Les néomalthusiens français et les sciences biomédicales (1880-1940).

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